On ne connaîtra jamais si bien l'homme que le poète et plusieurs renseignements sur sa vie proviennent justement de la mythologie personnelle du poète. Orgueilleux, troublé, exigeant, il fut à la fois méprisé et toléré parmi les siens. Quoiqu'il en soit, il fut un homme doté d'un rare esprit de révolte et d'une profonde et belle lucidité. Intègre, acéré, il demeure pour nous l'un des plus importants poètes québécois. Denis Vanier est né à Longueuil le 27 septembre en 1949. Élève cultivé, vif d’esprit, doté d’une excellente mémoire et d’un français impeccable, il abandonna ses études au collège de Longueil à sa neuvième année. Il fit la rencontre de Claude Gauvreau au prime éveil de son adolescence. Il est alors un chétif garçon de treize ans devant quelque chose de grand, d’«absolu » dira-t-il dans le cadre d’une entrevue pour le film "Ton père est un bum". À l’âge de quinze ans, il part en fugue pour N-Y, dans Hôtel Putama prétend s’y être trouvé un emploi comme gérant dans la librairie The peace eye bookstore d’Ed Sanders, leader spirituel et chanteur des Fugs, un groupe rock underground de la scène newyorkaise des années 60-70. À la vérité, une autre histoire raconte plutôt un retour malheureux quelques jours plus tard avec ses parents... Il publie son premier recueil de poésie à l’âge de seize ans, Je, un recueil déjà marqué de l’influence du mouvement beatnik et contre-culturel américain. Le poète fut reconnu par ses pairs, surnommé Langue de feu par Patrick Straram. Durant cette période, il s’enticha de la ravissante chicoutimienne, fille de la famille la mieux nantie de la ville, M...am Gagnon avec qui il aura un fils qu’ils nommeront affectueusement D...-J... . La petite famille vivra quelques années dans une commune. Le couple rompra à la suite de la fermeture de la commune à l’occasion d’une descente policière pour saisie de marijuana. Il ne reverra que très rarement son fils et qui ne reprit sérieusement contact avec lui que dix ans plus tard. Il publia entre 1965 et 1980 quelques recueils, dont Pornographic delicatessen (1968), Lesbienne d’acide (1972), Le clitoris de la fée des étoiles (1974), Comme la peau d’un rosaire (1977), l’odeur d’un athlète (1978) et les Œuvres complètes (1980) signées avec Gaston Miron. Il fut également critique littéraire pour la revue littéraire Mainmise de 1976 à 1978, et cofondateur et codirecteur de Hobo-Québec de 1977 à 1982, en plus de collaborer diversement à quelques revues, dont Village Voice (N-Y) et The Torch (Chicago). C’est au cours de cette période, ou plus exactement au début des années 70, qu’il fit la rencontre de celle qui allait devenir sa compagne et admirée poétesse, Josée Yvon (Commando-bandé, Filles-missiles, …) qui fut pour lui tout au long de leur relation et au-delà même, une source d’inspiration et de motivation au dépassement. Conflictuelle, leur relation ambiguë et ses tumultes ont toujours laissés perplexes même les plus proches observateurs. On l’invita bien aux trois nuits de la poésie entre 1970 et 1990, mais il ne put cependant faire sa lecture à la nuit de 1981, arrêté pour menace et agression sur la personne de Lucien Francoeur. Il tenait pour dit qu’on ne pouvait tolérer « deux rockers dans une même taverne » (dixit Richard Gingras). Après une mort clinique dans une épicerie commencent des crises d’épilepsie. Suivront les publications Travaux Pratiques (1987), L’Épilepsie de l’éteint (1987), Les stars du rodéo (1990), Hôtel Putama (1991) et Une inca sauvage comme le feu (1992). Il contracta durant cette période le V.I.H., sans doute par l'aiguille ; de même Josée Yvon à cette même occasion. Cette dernière mourut en 1994 de la maladie. Denis Vanier ne se remit jamais complètement de cette triste disparition. Diagnostiqué d’un cancer à la langue, il ne vécut que quelques années de plus, passa ses derniers jours en compagnie d’amis, dont le libraire Richard Gingras, … une aide soignante fournie grâce aux bons soins de son fils et une autre aide fournie celle-là par le C.L.S.C.. Durant les examens de suivi disparut bizarrement la trace du V.I.H.. À son dernier jour, gravement atteint du cancer, il s’enfuit de chez lui, au grand désarroi de l’aide soignante du C.L.S.C.. À demi vêtu, robe de chambre et une sandale au pied, à peine capable de s’exprimer, il se rendit à la librairie de son ami à quelques pas de chez lui, où la conjointe de ce dernier l’y accueillit. Les policiers et les ambulanciers durent attendre à l’extérieur que M. Vanier se décide à sortir. On l’amena à l’hôpital contre son gré. Il mourut la nuit même, le 7 octobre 2000, sous observation. Son œuvre comporte plus d’une vingtaine de titres et nombreux articles pour divers magazines littéraires. Il fut plusieurs fois boursier, occupa divers emplois comme journaliste, recherchiste, scénariste et parolier. Il fut notamment critique littéraire à "Mainmise" (1976-1978), scénariste à Radio-Québec (1975), recherchiste aux Éditions de l'Aurore (1978), mais il ne reçut de son vivant que le Prix de poésie Terrasses Saint-Sulpice (1994) pour son recueil Le fond du désir et à titre posthume, le Grand prix du livre de Montréal (2000) pour son livre L’urine des forêts. Nous travaillons actuellement sur un film de fiction sur le personnage. Pour qui a des renseignements ou souhaite être informé sur Denis Vanier, son oeuvre ou sur certains détails biographiques, vous pouvez communiquer avec moi, m'écrire ici ou à info@crocodileroux.com, il me fera plaisir de vous répondre.
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2 commentaires:
Est-ce que tous les renseignements de cette biographie sont exacts ? Car je dois faire un travail sur Denis Vanier et j'aurais voulu utiliser votre article à cette fin ... C'est la plus complète que j'ai pu trouver sur le web.
Bonjour Lory,
et oui, en effet, du moins de ce qu'il est possible de savoir, c'est assez exact. Je ne donne pas ici les noms de sa première conjointe et de son fils, car je n'y ai pas été autorisée. Par contre, si tu m'expliques dans quel contexte tu comptes l'utiliser, je peux t'orienter pour en savoir un peu plus. Merci de ton intérêt,
Nanie
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